Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 624

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Correspondance : année 1736GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 98).
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624. — À M. L´ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 30 juillet 1736.

Je reçois, mon cher abbé, votre lettre du 28. Je vous prie de ne vous laisser jamais entamer par le petit homme en question, et, si jamais il vient vous importuner, de lui répondre que vous n’avez point de commerce avec moi : cela coupe court.

À l’égard du sieur Robert, je ne vous ai jamais mandé que M. de Richelieu révoquât en doute l’opposition de M. de Laverdy, mais que M. de Richelieu m’avait assuré que cette affaire était accommodée et entièrement terminée. M. de Richelieu m’a même ajouté dans sa lettre que mon homme d’affaires se faisait de fête, et que je n’avais plus rien à discuter avec M. de Laverdy. Je vous supplie de vouloir bien vous éclaircir de cette vérité.

La petite table avec écran que je vous ai supplié d’acheter pour Mme  de Winterfeld, rue Platrière près Saint-Jacques est une bagatelle. Il la faut très-simple, et à très-bon marché.

Vous pouvez mettre à mon portrait une demi-glace. Pardon de mes importunités. Si vous savez quelques nouvelles, ayez la bonté de me les mander.

Je suis très-fàché qu’on n’ait pas fait marché avec le peintre. Dorénavant je ferai des marchés pour tout, fût-ce pour des allumettes, car les hommes abusent toujours du peu de précaution qu’on a pris avec eux.

Je vous ai écrit, mon cher abbé, par le dernier ordinaire au sujet de quelques petites commissions, dont je vous chargeais encore avec une indiscrétion qui n’est pardonnable qu’à l’amitié. Je vous y parlais de l’affaire de Bouillé-Ménard. Je vous renouvelle toutes mes instances.

Je vous embrasse.

Je n’entends parler ni d’affirmation, ni de l’affaire d’Hombre : tant mieux. Tout ce qui est affaire est insupportable.

  1. Édition Courtat.