Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 645

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Correspondance : année 1736GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 125-126).
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645. — À M. BERGER.
Cirey.

Je peux vous assurer, mon cher ami, avec vérité, que je n’ai jamais vu ni le paquet contresigné ni le paquet en question. Je n’ai pas assurément le temps de faire huit cents vers, et, s’ils sont bons, je ne veux pas en dérober la gloire à l’auteur. On m’a assuré que cela était de La Chaussée. Je le croirais assez. Il est piqué contre l’abbé Desfontaines, qui l’a voulu tourner en ridicule dans ses Observations, et qui appelle ses comédies des théâtres larmoyants. Il regarde Marivaux comme son rival. Il fait très-bien des vers : voilà ce qui s’appelle des raisons. En un mot, je vous jure que je n’ai jamais songé à l’ouvrage dont vous me parlez. À peine ai-je le temps d’écrire une lettre. Je vous demande en grâce de m’envoyer cette Réponse à Rousseau.

J’ai écrit à Prault pour le presser de m’envoyer par le coche deux exemplaires de ce qui est imprimé de la Henriade, avec l’Optique de Newton, de la tradudion de Coste. Ayez Ja bonté de ne pas lui donner un moment de relâche jusqu’à ce qu’il m’ait satisfait. Encore une fois, je vous prie de m’envoyer l´Épîlre et de détromper nos amis.

Nous jouerons Zaire dans quelque temps à Cirey. Il faudra que vous y veniez. J’arrangerai votre voyage. Je vous embrasse.