Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 900

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Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 528-529).
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900. — À M. THIERIOT[1].
Juillet.

Je vous adresse, mon cher ami, ce paquet pour notre prince, qui ne sera jamais mon prince s’il ne vous fait du bien ; mais je suis très-persuadé qu’il vous récompensera d’une manière éclatante. S’il n’avait pas ce dessein, il vous payerait régulièrement des appointements chétifs qui le dispenseraient de toute reconnaissance. Vivez seulement, et comptez que vous êtes très-heureux qu’il ne vous donne rien[2].

M. des Alleurs fait fort bien de douter de beaucoup de choses ; mais qu’il ne doute ni de mon estime, ni de mon attachement pour lui, ni que deux et deux font quatre.

Je me flatte que M. d’Argental passera à Cirey, Je voudrais bien qu’il vous y trouvât. Il n’a jamais rien fait de si sage que de ne point aller à Saint-Domingue ; et vous ne ferez jamais rien de si bien que de venir nous voir.

Mon amitié est bien honteuse d’une si courte lettre ; mais, quand je vous tiendrai ici, mon amitié sera bien bavarde.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. C’est ce premier paragraphe, qui se trouvait dans la lettre du 22 janvier 1738, et que nous y avons supprimé.