Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1029
Mon cher abbé, je vous renouvelle mon instante prière de vous faire munir d’un de ces libelles, et d’avoir par devers vous un procès-verbal, qui servira en temps et lieu. Après avoir vu les personnes que je vous ai prié de voir, et après avoir procuré avec adresse et sans vous commettre ce procès-verbal, votre mission sera faite.
Recommandez surtout au chevalier de Mouhy de ne rien faire sans m’avertir ; que l’ancien mémoire ne lui reste point entre les mains ; qu’il attende le nouveau.
J’ai encore corrigé le mémoire pour la troisième fois.
Ainsi attendez cette troisième leçon, que j’envoie à M. d’Argental, et que j’enverrai à plusieurs magistrats, avant qu’il soit imprimé.
Écrivez-moi que cette affaire demande absolument ma présence à Paris, et brûlez ma lettre.
Je vous aime de tout mon cœur. Adieu.
Surtout que le chevalier de Mouhy détruise le ridicule soupçon qu’on a que je suis l’auteur du Préservatif.
Je vous prie de m’envoyer aussi les œuvres de l’abbé Nadal, qui se vendent chez Briasson.
Écrivez à M. d’Argental que, s’il y a quelque chose à faire copier, quelque course à faire, argent, carrosses, services, tout est prêt. Vale.
- ↑ Édition Courtat.