Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1032

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 124).

1032. — À M. BERGER.
À Cirey, le 18 janvier.

Mon cher ami, voulez-vous me rendre un signalé service ? Il faut voir Saint-Hyacinthe. Je ne le connais pas, direz-vous. Il faut le connaître ; on connaît tout le monde, quand il s’agit d’un ami. Mais Saint-Hyacinthe est un homme décrié ; eh ! qu’importe ? Voici de quoi il s’agit. Il est cité dans le livre infâme de Desfontaines pour avoir écrit contre moi un libelle intitulé Déification d’Aristarchus Masso. Or je ne l’ai jamais offensé, ce Saint-Hyacinthe. Pourquoi donc imprimer contre moi des impostures si affreuses ? Veut-il les soutenir ? Je ne le crois pas. Que lui coûtera-t-il de signer qu’il n’en est pas l’auteur, ou qu’il les déteste, ou qu’il ne m’a point eu en vue ? Exigez de lui un mot qui lave cet outrage, et qui prévienne les suites d’une querelle cruelle. Faites-lui écrire un petit mot dont il résulte la paix et l’honneur, je vous en conjure. Courez, rendez-moi ce service. Je ne demande que le repos ; procurez-le à votre ami.