Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1098

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 204-205).

1098. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
Ce 7 mars.

Mon cher ange gardien, voilà donc votre oncle[2], devenu un thrône… une domination, unus ex altissimis. La santa Chiesa è una bella cosa, per Dio ! Et vous, serez-vous toujours conseiller au parlement ? Non ; je veux vous voir aussi une domination parmi les profanes. Oh ! par Dieu ! vous aurez des places majeures ; mais ce ne sera point en Amérique. Si parmi le fracas des compliments et des cérémonies vous avez du temps pour Zulime, je vous l’envoie par Thieriot, cachetée de trois cachets, des armes de Mme du Châtelet.

Voilà quatre fois que je vous dis qu’il y a six semaines que Thieriot devait vous faire tenir le commencement de l’'Essai sur Louis XIV.

Je baise vos ailes, mon cher ange, et celles de l’ange Mme d’Argental, si elle daigne le permettre.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. M. de Tencin, qui venait d’être nommé cardinal.