Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1117
Faites-vous imprimer la Henriade, mon cher Prault ? quand et comment ?
Je serai fort aise que vous donniez incessamment un petit recueil contenant mes épitres, quelques odes, le commencement de l’Histoire de Louis XIV, une lettre sur Newton, etc. Je travaille encore les Épîtres, et tous ces petits morceaux ; ce sera pour votre Quasimodo.
Est-il vrai que vous avez acheté du sieur Degouve mon Essai sur la Vie de Moliere et un catalogue raisonné de ses ouvrages ? Je suis fâché que vous ayez acheté cette bagatelle : je vous l’aurais donnée ; mais je ne vous en aurais fait présent que pour l’imprimer à la tête des Œuvres de Molière, seule place qui lui convienne, et je vous avoue que je serais bien mortifié qu’elle parût séparément : comptez que cet ouvrage ne peut faire honneur ni à vous, ni à moi. Imprimez-vous Mahomet[2] ? Quid novi ?
Je vous prie de rendre l’incluse à M. Degouve.