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Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1168

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 285-286).

1168. — À M. BERGER.
Bruxelles, le 17 juin.

J’ai fait mille tours ; je suis à présent fixé à Bruxelles, et réformé à la suite d’un procès.

Rien ne peut mieux, mon cher monsieur, égayer l’ennui de la chicane que vos agréables lettres. Les nouvelles de Paris en deviennent plus intéressantes quand elles passent par vos mains. Ma vie est ici aussi uniforme et aussi tranquille qu’elle l’était à Cirey, à cela près qu’on y parle beaucoup moins de Rousseau, qui ne se montre nulle part, et dont on ne m’a pas prononcé le nom. M. Pallu m’a écrit, en dernier lieu, qu’il était très-disposé à faire à M. de Billy tous les plaisirs qui dépendront de lui, et cela est, je vous assure, très-indépendant de ma chétive recommandation. Adieu, mon cher ami.

Mes lettres sont aussi stériles que les nouvelles de ce pays-ci. Je vous embrasse de tout mon cœur, et j’attends de vous des lettres aussi longues que la mienne est courte : car qui écrit bien doit écrire beaucoup.