Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1374

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Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 543).

1374. — À M. LE CARDINAL DE FLEURY.
À la Haye, le 4 novembre.

Monseigneur, je ne peux résister aux ordres réitérés de Sa Majesté le roi de Prusse. Je vais, pour quelques jours, faire ma cour à un monarque qui prend votre manière de penser pour son modèle.

J’ai eu l’honneur de faire tenir à Votre Éminence un Anti-Machiavel, livre où l’on ne trouve que vos sentiments, et qui a, ainsi que votre conduite, le bonheur du monde pour objet.

Quel que soit l’auteur de cet ouvrage, si Votre Éminence daignait me marquer qu’elle l’approuve, je suis sûr que l’auteur, qui est déjà plein d’estime pour votre personne, y joindrait l’amitié, et chérirait encore plus la nation dont vous faites la félicité.

Je me flatte que Votre Éminence approuvera mon zèle, et qu’elle voudra bien me le témoigner par un mot de lettre[1], sous le couvert de M. le marquis de Beauvau[2].

Je suis, avec un profond respect, monseigneur, etc.

Voltaire.
  1. Voyez la lettre 1378.
  2. Envoyé à Berlin pour y complimenter Frédéric sur son avènement au trône.