Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1375
M, Dumolard, que vous m’aviez recommandé, mon cher Thieriot, arriva à la Haye dans l’instant que je partais pour aller faire pendant quelques jours ma cour à Sa Majesté[2]. Je crois que voici l’occasion de faire valoir vos services. Il serait bon que vous me mandassiez sur-le-champ à quoi peuvent aller en tout vos déboursés. Ne doutez pas que Sa Majesté n’agisse généreusement ; mais vous savez très-bien que la multiplicité énorme des affaires dont elle est chargée depuis son avènement ne lui a pas permis de penser à tout, et que dans une cour chacun ne pense qu’à soi. Fiez-vous, je vous prie, à mon ancienne amitié ; j’espère vous en donner des marques. Vous pouvez m’écrire à Rémusberg, où je vais ; mais ne tardez pas un moment, car je fais le voyage comme bannière, et je ne reste que trois ou quatre jours auprès du roi. Je vous embrasse,