Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1375

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Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 544).

1375. — À M. THIERIOT[1].
À Utrecht, 6 novembre.

M, Dumolard, que vous m’aviez recommandé, mon cher Thieriot, arriva à la Haye dans l’instant que je partais pour aller faire pendant quelques jours ma cour à Sa Majesté[2]. Je crois que voici l’occasion de faire valoir vos services. Il serait bon que vous me mandassiez sur-le-champ à quoi peuvent aller en tout vos déboursés. Ne doutez pas que Sa Majesté n’agisse généreusement ; mais vous savez très-bien que la multiplicité énorme des affaires dont elle est chargée depuis son avènement ne lui a pas permis de penser à tout, et que dans une cour chacun ne pense qu’à soi. Fiez-vous, je vous prie, à mon ancienne amitié ; j’espère vous en donner des marques. Vous pouvez m’écrire à Rémusberg, où je vais ; mais ne tardez pas un moment, car je fais le voyage comme bannière, et je ne reste que trois ou quatre jours auprès du roi. Je vous embrasse,

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Dumolard partit pour Berlin avec Voltaire.