Correspondance de Voltaire/1751/Lettre 2308

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Correspondance de Voltaire/1751
Correspondance : année 1751, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 345-346).

2308. — À M. FORMEY.

Si votre fortune, monsieur, est aussi bonne que votre livre sur la fortune[1], j’ai un double compliment à vous faire. Le plaisir que me cause votre nouvel ouvrage m’a fait relire vos recherches sur les éléments de la matière ; votre antagoniste a bien de l’esprit, mais vous en avez encore plus.


· · · · · · · · · · · · · · · Si Pergama dextra
Defendi possent, etiam hac defensa fuissent.

(Virg., Énéide, liv. II, v. 291.)

Je ne crois pas que les premiers principes, qui sont les secrets de l’éternel Géomètre, soient faits pour être connus par des êtres finis ; mais


Non propius fas est mortali attingere divos[2].


À l’égard des sottises des chétifs mortels, sous le nom de Siècle de Louis XIV, vous serez assurément un des premiers que j’en ennuierai. Je vous prie de faire souvenir de moi M. le président de Jariges, dont je révère les lumières et l’équité, et pour qui j’ai autant d’amitié que d’estime. C’est avec les mêmes sentiments que je suis, de tout mon cœur, votre, etc. V.

  1. La Théorie de la fortune, 1751, in-8°.
  2. Ce vers est de Halley, Voltaire l’a souvent cité.