Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2670

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Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 146).

2070. — À MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA[1].
À Colmar, 14 décembre 1753.

Madame, j’ai appris en même temps la maladie et la convalescence de Votre Altesse sérénissime. Je suis dans la foule de ceux à qui votre vie est précieuse ; vous êtes adorée, madame, de quiconque a eu l’honneur de s’approcher de votre personne. La crainte a été générale ; la joie l’a été, quand on vous a su rétablie. Daignez recevoir mes respectueux sentiments parmi tous ceux qu’on vous présente. Votre Altesse sérénissime aura été bien touchée sans doute de tous les vœux qu’on a faits pour elle, et des alarmes qu’elle a causées. Elle ne peut mieux marquer sa reconnaissance au public qu’en conservant sa santé : c’est le plus grand plaisir qu’elle puisse nous faire ; le mien, madame, serait de pouvoir me venir mettre à vos pieds. Je ne pourrai avoir l’honneur de lui envoyer les prémices de l’ouvrage qui lui appartient que dans quinze jours ou trois semaines.

J’espère que M. de Rothberg voudra hien m’indiquer par quelle voie je pourrai faire parvenir cet hommage. Elle permettra que je présente mes respects à monseigneur et à toute son auguste famille, que je ressente leur joie, que j’unisse mes sentiments à ceux de tout ce qui l’environne.

Agréez, madame, avec votre bonté ordinaire, le profond respect, la reconnaissance, l’attachement inviolable du cœur le plus pénétré et le plus sensible.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.