Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3198

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Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 68-69).

3198. — À M. LE COMTE ALGAROTTI.
Aux Délices, 7 juillet.

Ho ricevuto colla più viva gratitudine, caro signor mio, cio che ho letto col più gran piacere. Siete giudice d’ogni arte, e maestro d’ogni stile, et doctus sermonis cujuscumque linguæ[1]. On m’assure que vous êtes parti de Venise après l’avoir instruite ; que vous allez à Rome et à Naples. On me fait espérer que vous pourrez faire encore un voyage en France, et repasser par Genève ; je le désire plus que je ne l’espère. Vous trouveriez les environs de Genève bien changés ; ils sont dignes des regards d’un homme qui a tout vu. Je n’habite que la moindre maison de ce pays-là ; mais la situation en est si agréable que peut-être, en voyant de votre fenêtre le lac de Genève, la ville, deux rivières[2], et cent jardins, vous ne regretteriez pas absolument Potsdam. Ma destinée a été de vous voir à la campagne, ne pourrais-je vous y revoir encore ?

Ella troverà difficilmente un pittore tal quale lo vuole, e più difficilmente ancora un impresario, o un Swerts, che possa far rappresentare un opera conforme alle vostre belle regole ; ma troverà nel mio ritiro des Délices, un dilettante appassionato di tutto ciô che scrivete, e non meno innamorato della vostra gentilissima conversazione.

Je suis trop vieux, trop malade, et trop bien posté pour aller ailleurs. Si je voyageais, ce serait pour venir vous voir à Venise ; mais si vous êtes en train de courir, per Dio, venite a Ginevra. Farewell, farewell ; I love you sincerely, and for ever.

  1. Horace, livre III, ode viii, vers 5-9.
  2. L’Arve et le Rhône. Voltaire parle d’un troisième fleuve (l’Aire) dans sa [[Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3384 |lettre à Adhémar, de juillet 1757]].