Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3225

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Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 102-103).

3225. — À M. PALISSOT.
Aux Délices, 27 août 1756.

Tout malade que je suis, monsieur, il faut que je me donne la consolation de vous remercier de votre lettre ; elle est très-judicieuse, et je suis fort sensible à la confiance que vous me témoignez[1]. J’ai d’ailleurs un intérêt véritable à voir tous ces petits nuages dissipés. Je me regarde comme votre ami après votre pèlerinage. Je suis l’ami des personnes dont vous me parlez[2], et vous êtes tous dignes de vous aimer les uns les autres. Jai eu dans ma vie quelques petites querelles littéraires, et j’ai toujours vu qu’elles m’avaient fait du mal. Quand il n’y aurait que la perte du temps, c’est beaucoup. On dit que vous employez votre loisir à faire des ouvrages qui me donnent une grande espérance et beaucoup d’impatience. Je parle souvent de vous avec M. Vernes. Pardonnez une si courte lettre à un malade.

  1. Palissot parlait, dans sa lettre, de tracasseries que lui avait fait susciter sa comédie du Cercle, ou les Originaux, et les attribuait au comte de Tressan.
  2. Le comte de Tressan, le duc de Villars, Vernes.