Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3291

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 157).
3291. — À MADAME LA MARGRAVE DE BAIREUTH[1].
À Monrion, janvier (1757).

Madame, souffrez que je vous réitère mes vœux pour la santé de Votre Altesse royale, et que je la remercie de ce qu’elle a bien voulu m’assurer, par M. le marquis d’Adhémar, de la continuation de ses bontés. Je prends la liberté de lui envoyer des nouvelles de Paris qui pourront lui paraître extraordinaires, et qui exerceront sa philosophie.

J’ignore si Votre Altesse royale a reçu les exemplaires de l’histoire que je mets à ses pieds. Je me flatte que le roi son frère continuera à fournir les plus beaux monuments de l’histoire moderne. Mais c’est à César qu’il appartient d’écrire ses Commentaires.

Je suis encore persuadé qu’il se souviendra qu’il m’a tiré de ma patrie ; que je quittai pour lui mon roi, mon pays, mes charges, mes pensions, ma famille.

Je prendrais la liberté de le supplier de m’envoyer des graines de ses melons, et je demanderais la protection de Votre Altesse royale s’il était à Berlin.

Mais il a autre chose à faire qu’à honorer de ses melons mes potagers.

Que Votre Altesse royale et monseigneur daignent toujours agréer le profond respect et les prières de Frère Voltaire.

  1. Revue française, mars 1766 ; tome XIII, page 356.