Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3349

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 203).
3349. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[1].
Monrion, 8 avril.

Vingt conseillers du parlement de la Franche-Comté enlevés par lettres de cachet, force représentations de tous les parlements, force murmures très-injustes contre un roi justement nommé Bien-Aimè, la justice distributive suspendue, etc., pourraient faire craindre que tant de loteries non enregistrées[2] ne soient pas un jour bien exactement payées, et qu’il ne reste que des billets blancs aux pauvres metteurs, qui les serreront bien proprement avec les billets de l’Épargne, d’État, de monnaie, d’ustensiles, de liquidation, d’emprunt, de banque, etc., etc., tous effets admirables et si beaux qu’une famille qui en aurait pour cent millions n’aurait pas de quoi acheter une demi-once de pain bis.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. On venait d’établir des loteries en se passant des parlements.