Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3383

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Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 235-236).

3383. — À M. D’ALEMBERT.
Aux Délices, 23 juillet.

Voici encore de la besogne de mon prêtre. Je ne me soucie guère de Mosaïm, pas plus que de Chérubim. Si mon prêtre vous ennuie, brûlez ses guenilles, mon illustre ami.

Le maréchal de Richelieu a l’air d’aller couper le poing du payeur de la pension[1] berlinoise. Prenez vos mesures ; tout ceci va mal. Il n’y a que quelque énorme sottise autrichienne ou française[2] qui puisse sauver mon ancien disciple. Je lui ai écrit[3] sur la mort de sa mère. J’ai peur qu’il ne soit dans le cas de recevoir plus d’un compliment de condoléance. Pour vous, mon cher philosophe, il ne faudra jamais vous en faire ; vous serez heureux par vous-même, et voilà ce que les philosophes ont au-dessus des rois. Mes compliments à l’autre consul, M. Diderot.

  1. Cette pension, accordée par Frédéric à d’Alembert, était de 1,200 livres.
  2. Le prince de Soubise se chargea de commettre cette énorme sottise le 5 novembre suivant. (Cl.)
  3. Cette lettre est une de celles qui sont perdues. (B.)