Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3583

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 425).

3583. — À M.  THIERIOT[1].
Aux Délices, 18 mars.

Je crois, mon ancien ami, que je vous ai dit des injures dans ma dernière lettre ; j’avais grand tort. Vous aviez envoyé le grand Sala-Heddin[2] chez le bienfaisant Bouret, et le bienfaisant Bouret me l’avait dépêché. J’ai trouvé mon Curde aux Délices ; je le lis avec plaisir quand j’ai arrangé mon potager, et j’écrirai à l’auteur quand j’aurai achevé ma lecture. Qui est donc ce M.  Marin ? Il me semble qu’on se remet un peu à l’érudition orientale ; mais cela ne durera pas. Malheur à ceux qui voudront entrer dans les détails de ces Mille et une Nuits historiques ! C’est là qu’il faut se souvenir du précepte de La Fontaine :


Loin d’épuiser une matière,
Il n’en faut prendre que la fleur.


Je vous embrasse,

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Histoire de Saladin, de Marin, rédacteur de la Gazette de France, connu surtout par le qu’es-aco ? de Beaumarchais. (A. F.)