Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3588

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Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 429-430).
3588. — À M.  THIERIOT[1].
Aux Délices, 22 mars.

Votre lettre du 14 mars, mon cher et ancien ami, m’a fait un grand plaisir ; mais il y a un article qui me fait bien de la peine : je vois avec douleur que le marquis d’Adhémar fait courir les lettres qu’on lui écrit. Je suis en peine de celle dont vous me parlez. Je ne sais ce que c’est. J’écris d’abondance de cœur et de plume, et quand on parle à un ami on ne croit point parler au public. D’ailleurs, d’Adhémar est grand maître de la maison de Mme  la margrave de Baireuth. Je peux avoir écrit des choses flatteuses pour le roi son frère, qui seront mal reçues en France.

Envoyez-moi, je vous prie, copie de cette lettre qui court, et mettez-moi en repos : car c’est le repos qui est aujourd’hui mon point fixe. Je le goûte avec volupté, et je ne veux le perdre pour aucun roi du monde.

Bonsoir, je vous embrasse.

Qu’est-ce que c’est que l’abbé Aubert ?

Qu’est devenu le procès de ce Corneilles[2] qui est parent de Pertharite et non pas de Cinna ?

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. François Corneille, père de Marie Corneille, intentait un procès à Mme  Geoffrin, à qui Fontenelle avait légué toute sa fortune.