Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3979

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Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 232).

3979. — À M.  COLINI.
Aux Délices, 19 novembre.

Son Altesse électorale palatine, mon cher Colini, m’a mandé[1] qu’il vous avait trouvé beaucoup de mérite, et qu’il était très-content de vous. Je ne doute pas qu’il ne vous prenne à son service, et qu’il ne me sache très-bon gré de la connaissance. J’espère vous trouver à Schwetzingen l’année prochaine ; qui sait si de là nous ne pourrions pas faire rendre gorge à Francfort[2] ?

Je vous prie d’assurer de mes respects Mme  de Lutzelbourg ; j’ai si mal aux yeux que j’écris avec beaucoup de peine. S’il y a quelques nouvelles, ne m’oubliez pas. La grande nouvelle de France, c’est que la misère est extrême. On est si abattu qu’à peine songe-t-on aux jésuites du Portugal, les uns chassés[3], les autres pendus. Dieu veuille avoir leur âme ! Je vous embrasse.

  1. Voyez la lettre 3967.
  2. Voyez une note de la lettre 3757.
  3. Le 3 septembre 1759, jour anniversaire de l’attentat commis sur Josepb Ier en 1758, six cents jésuites furent expulsés du Portugal. Malagrida ne fut mis à mort qu’en septembre 1761. (Cl.)