Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4016
Correspondance de Voltaire/1760
4016. — À M. FORMEY.
Aux Délices, 6 janvier 1760,
On m’envoie cette lettre ouverte[1] ; je profite de l’occasion pour vous souhaiter la santé et la paix. Soyez secrétaire éternel. Votre roi est toujours un homme unique, étonnant, inimitable : il fait des vers charmants dans des temps où un autre ne pourrait faire une ligne de prose. Il mérite d’être heureux ; mais le sera-t-il ? et, s’il ne l’est pas, que devenez-vous ? Pour moi, je ne mourrai point entre deux capucins[2]. Ce n’était point la peine d’exalter son âme pour voir l’avenir. Quelle plate et détestable comédie que celle de ce monde !
Sum felix tamen, o superi : nullique potestas
Ilæc auferre Deo · · · · · · · · · ·
Je vous en souhaite autant, etc ; vale. V.
- ↑ C’était une lettre de Grosley à Formey, en date du 24 décembre 1759.
- ↑ Comme Maupertuis ; voyez les lettres 3914 et 3965.