Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4250
Correspondance de Voltaire/1760
4250. — À M. DE MARMONTEL.
9 septembre[1].
Dieu soit loué, mon cher ami ! Il eût été fort triste pour les rose-croix que la petite drôlerie[2] d’un des adeptes eût été sifflée. Les Fréron, les Pompignan, le Journal de Trévoux, auraient dit que non-seulement nous sommes tous des athées, mais encore de mauvais poëtes.
Mandez-moi, je vous prie, tout ce que vous savez, et surtout ce que vous croyez que je doive corriger. Je ne peux voir par mes yeux, et j’aime bien à voir par les vôtres. Mettez-moi, je vous prie, aux pieds de Mlle Clairon. Je lui écrirai ; mais je n’ai pas un moment à moi.
Le roi Stanislas m’a écrit une lettre pleine de la plus grande bonté : quod notandum. Je crois que c’était la meilleure façon de servir les philosophes.
Je vous embrasse bien tendrement,