Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4250

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Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 531-532).

4250. — À M.  DE MARMONTEL.
9 septembre[1].

Dieu soit loué, mon cher ami ! Il eût été fort triste pour les rose-croix que la petite drôlerie[2] d’un des adeptes eût été sifflée. Les Fréron, les Pompignan, le Journal de Trévoux, auraient dit que non-seulement nous sommes tous des athées, mais encore de mauvais poëtes.

Mandez-moi, je vous prie, tout ce que vous savez, et surtout ce que vous croyez que je doive corriger. Je ne peux voir par mes yeux, et j’aime bien à voir par les vôtres. Mettez-moi, je vous prie, aux pieds de Mlle  Clairon. Je lui écrirai ; mais je n’ai pas un moment à moi.

Le roi Stanislas m’a écrit une lettre pleine de la plus grande bonté : quod notandum. Je crois que c’était la meilleure façon de servir les philosophes.

Je vous embrasse bien tendrement,

  1. C’est à tort qu’on a toujours classé cette lettre à l’année 1761 ; elle est bien de 1760. (G. A.)
  2. Tancrède.