Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4561
Correspondance : année 1761
4561. — À M. DE CHENEVIÈRES[1].
1er juin.
On m’a dit, mon cher ami, que Mme de Paulmy[2] mérite les jolis vers que vous avez faits pour elle. Je ne crois pas qu’elle en reçoive de pareils des palatins et des starostes.
Il y a bien longtemps que je ne vous ai donné signe de vie ; mais c’est que je ne suis pas en vie. J’ai été accablé de mille petites affaires qui font mourir en détail : les procès inévitables quand on a des terres, des défrichements, des dessèchements de marais.
Est-il bien vrai que M. de Bussy est parti pour l’Angleterre[3] ? Nous aurons donc la paix, et nous en aurons l’obligation à M. le duc de Choiseul. Que de fêtes et que de mauvais vers il essuiera, du moins de ma part !
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.
- ↑ Femme du marquis de Paulmy, ambassadeur en Pologne, et fille du président Fyot de La Marche.
- ↑ Bussy, premier commis aux affaires étrangères, venait, en effet, de partir. Le même jour 23 mai, qu’il s’embarquait à Calais, l’envoyé anglais Stanley s’embarquait à Douvres pour Versailles. (G. A.)