Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4906

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4906. — À M. LE CONSEILLER LE BAULT[1].
Aux Délices, 24 mai 1762.

Il est arrivé, monsieur, huit tonneaux à Nyon ; ne pourriez-vous point avoir la bonté de me dire si le tonneau de Corton est de la bande ? J’ai fait rester ces huit tonneaux dans la cave du commissionnaire. Je vous supplie de vouloir bien me donner quelques instructions sur cette cargaison. Faudra-t-il laisser le vin en tonneau, faut-il le tirer en bouteilles ? Quand sera-t-il potable ? Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, quomodo, quando. Tout ce que je vous demande est très-désintéressé, car je ne boirai guère de votre bon vin, mais je boirai à la santé du parlement quand vous aurez accommodé toute cette malheureuse affaire.

Je présente mes respects à la propriétaire des neuf tonneaux, et à celui du dixième.

Pardonnez si je me sers d’une main étrangère, je suis encore bien faible.

Avec bien du respect votre très-humble obéissant serviteur[2].


Voltaire.
  1. Éditeur, de Mandat-Grancey. — Écrite par un secrétaire, signée par Voltaire.
  2. Cette dernière ligne est de la main de Voltaire.