Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4908

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4908. — À M.  FYOT DE LA MARCHE[1].
Aux Délices, 26 mai.

Mon respectable et digne magistrat, je fais un effort pour écrire ; l’attachement donne des forces ; permettez qu’en vous renouvelant mes remerciements sur vos estampes, je vous envoie une planche de Paris à laquelle je prie vos aimables artistes de se conformer, en faisant les corps des figures un peu moins gros.

Je voudrais bien avoir le mémoire du parlement ; j’ai celui des élus[2] : il faut entendre les deux partis. J’apprends que les contrebandiers délivrent avec leurs marchandises force coups de fusil dans la province, tot bella per orbem.

Je vois avec une extrême douleur que les états et le parlement enveniment leur querelle. Vous prenez le bon parti d’attendre à la Marche que le temps apaise ce que l’animosité produit. Heureusement il ne s’agit pas de religion, ainsi cette guerre finira.

Conservez vos bontés pour l’homme de France qui vous aime et qui vous respecte le plus. V.

  1. Éditeur, Th. Foisset.
  2. Rédigé par Varennes père.