Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4933

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Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 138-139).

4933. — À M.  DAMILAVILLE[1].
15 juin.

Mon cher frère a probablement reçu une requête que la pauvre infortunée Calas doit présenter au roi, après l’avoir fait apostiller et après avoir fait éclaircir et constater les faits. Elle renverra probablement cette requête à M. Damilaville pour nous être remise et pour lui donner la dernière forme ; après quoi nous la renverrons une seconde fois. Mon cher frère est tout fait pour entrer dans cette bonne œuvre. Il sait sans doute que cette dame n’est point à Paris sous le nom malheureux qu’elle porte.

Est-il vrai qu’on poursuit Jean-Jacques ?

Avez-vous reçu un Meslier de la nouvelle édition ? Avez-vous reçu le Petit Avis ? Il est imprimé à Lyon. Si on joue le Droit du Seigneur, je prie mon cher frère de me mander quels sont les endroits scabreux qu’il faut retrancher ou adoucir dans la scène du bailli et de Colette. Mais prenons garde que la prétendue décence ne fasse grand tort au plaisant.

Frère Thieriot vous a écrit ; il paraît qu’il s’accommode assez de notre vie philosophique. C’est bien dommage que vos affaires ne vous permettent pas de venir philosopher avec vos frères.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.