Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5030

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Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 228-229).
5030. — À M. LE COMTE DE CHOISEUL.
Aux Délices, 6 septembre.

Si je ne voulais faire entendre ma voix, cher seigneur, je me tairais dans la crise des affaires où vous êtes ; mais j’entends la voix de beaucoup d’étrangers : tous disent qu’on doit vous bénir si vous faites la paix, à quelque prix que ce soit. Permettez-moi donc, monseigneur, de vous en faire mon compliment. Je suis comme le public, j’aime beaucoup mieux la paix que le Canada ; et je crois que la France peut être heureuse sans Québec. Vous nous donnez précisément ce dont nous avons besoin. Nous vous devons des actions de grâces. Recevez en attendant, avec votre bonté ordinaire, le profond respect de


Voltaire.