Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5038

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5038 — À M.  FYOT DE LA MARCHE[1].
À Ferney, 20 septembre.

J’ai besoin plus que jamais de la tranquillité de la retraite ; me voilà aux prises avec des ducs, des acteurs, des décorateurs : tout cela ne convient pas trop à mon âge. J’imagine qu’on est plus à soi dans le beau château de la Marche. Rien n’est plus triste que les plaisirs quand on n’a point de santé et qu’on perd ses oreilles.


Sincerum est nisi vas, quodcumque infundis acescit.


J’ai reçu une nouvelle estampe dessinée par M. de Vosge : nouveaux remerciements à vous faire ; mais il faut qu’il en ait sa part. Je vous prie de permettre qu’il trouve dans cette lettre les expressions de ma reconnaissance. Je suis trop languissant, trop misérable, pour écrire à d’autres qu’à vous. Nous verrons si, avant votre départ pour Paris, je serai assez heureux pour venir vous dire que vous n’aurez jamais de serviteur plus tendrement attache que V.

  1. Éditeur. Th. Foisset.