Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5057

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Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 256).

5057. — À M. DUCLOS.
À Ferney, 7 octobre.

Je présume, monsieur, que vous êtes encore à Vic-sur-Aisne. Je me doute qu’on ne peut pas quitter aisément le maître du château[1]. J’attendrai que je sois sûr de votre retour à Paris pour amuser l’Académie d’un Hèraclius traduit de l’espagnol, qui est à peu près à l’Héraclius de Corneille ce que le César de Shakespeare est à Cinna.

Je vous prie, en attendant, de vouloir bien faire passer ma réponse[2] et nos remerciements à monsieur le secrétaire du bureau d’agriculture de Bretagne, supposé que ce soit là son titre. Je n’ai ici ni son livre ni sa lettre, qui sont aux Délices, sous un tas de paperasses qu’on a transportées à la hâte pour faire place à ceux à qui j’ai prêté cette maison. Ayez la bonté, je vous prie, de faire mettre le dessus.

Le Corneille avance : Hèraclius et Rodogune sont imprimés. Le reste demandera moins de peine. Je compte toujours sur les bontés de l’Académie et sur les vôtres.

Vous avez dû recevoir des mémoires pour les Calas. Je demande votre suffrage pour cette famille si infortunée et si innocente. La voix des gens d’esprit dirige quelquefois celle des juges.

  1. Le cardinal de Bernis.
  2. Elle est perdue.