Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5155

La bibliothèque libre.
5155. — À M. FYOT DE LA MARCHE[1].
À Ferney. 23 janvier.

Je reçois dans le moment une lettre de M. Tronchin, le fermier général, par laquelle il me demande le billet et le double du billet pour vous les remettre lui-même. J’écris à Lyon, mon respectable et aimable magistrat ; je mande à l’associé de M. Tronchin qu’il envoie sur-le-champ ces billets que je comptais vous faire parvenir en droiture. À leur défaut, je vous renvoie la procuration, qui n’aura plus lieu moyennant l’arrangement que vous prenez : les vingt mille livres serviront toujours de dot à Mlle Corneille. Nous la marions, selon toutes les apparences, à un autre Bourguignon, au fils d’un maître des comptes de Dôle, notre voisin, jeune officier très-aimable[2]. On dit que vous n’étiez pas trop content de la famille Cormont[3]. Je ne veux point d’un gendre qui vous déplaise. Si vous étiez à la Marche, la noce viendrait danser dans votre parc. Les yeux me font mal, les neiges m’aveuglent. Je ne peux écrire longtemps ; sans cela je vous écrirais huit pages. V.

  1. Éditeur, Th. Foisset.
  2. M. Dupuits, cornette de dragons.
  3. Il avait été question pour Mlle Corneille du fils de M. de Colmont de Vaugrenant, commissaire des guerres à Chalon-sur-Saône, lequel possédait un fief voisin du marquisat de la Marche. (Lettre à d’Argental, 16 décembre 1762.)