Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5203

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 400).

5203. — À M.  DE BRUS[1].
Mardi, 22 février.

Vous pouvez, monsieur, communiquer la lettre de M.  de Crosne aux personnes zélées et discrètes dont vous êtes sûr. Je crois qu’enfin l’affaire se rapportera aujourd’hui solennellement. Savez-vous bien tout ce que craint M. Mariette ? C’est qu’on ne falsifie les pièces à Toulouse. Dans quel siècle abominable vivons-nous, si on a raison de soupçonner un parlement d’être faussaire et de mériter ce qu’il a fait à Jean Calas !

Je vous embrasse en pleurant et en frémissant.

Je crois que vous pouvez communiquer à M. de Moultou la lettre de M. de Crosne, et nos justes craintes, car lorsque M. de Crosne viendra ici, il verra assurément M. de Moultou, et ne s’en retournera pas sans avoir conçu pour lui toute l’estime et l’amitié qu’il mérite. Mille tendres compliments à M. de Végobre et à M. Cathala.

  1. Éditeur, A. Coquerel. — L’adresse est : « À monsieur, monsieur de Brus, à Genève. »