Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5298

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 485-486).

5298. — À M.  DEBRUS[1].

Quoi, dans le XVIIIe siècle, dans le temps que la philosophie et la morale instruisent les hommes, on roue un innocent à la pluralité de huit voix contre cinq, et on exige 1,500 livres pour transcrire le griffonnage d’un abominable tribunal ! Et on veut que la veuve les paye[2] !

Est-il possible que le marquis de Gouvernet n’ait rien donné !

Oh ! la belle âme que celle de M. Debrus !

Je fais peu de chose. Je suis très-court. Le mariage de Mlle  Corneille et d’autres affaires m’ont épuisé. J’espère avec le temps pouvoir mieux faire.

  1. Éditeur, A. Coquerel. — Autographe.
  2. C’est en effet ce qu’exigea le parlement de Toulouse. Des copies collationnées de toute la procédure furent faites et certifiées par le greffe aux frais de Mme  Calas. Ce sont ces pièces qui existent aux archives, où je les ai longtemps étudiées ; j’ai vu également les originaux à Toulouse, et, je dois le dire, rien ne me fait croire aux falsifications que l’avocat Mariette redouta un moment. (Note du premier éditeur.)