Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5334

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 515-516).

5334. — À M.  MARMONTEL.
À Ferney, par Genève, 7 juillet.

Voilà le froid Bougainville mort[1], mon cher ami. Il faut que vous réchauffiez l’Académie. Je vais écrire à tous mes amis. Ce n’est pas que vous en ayez besoin : c’est uniquement pour me faire honneur. J’ose croire que vous n’aurez point de concurrent ; votre excellent ouvrage vous ouvre toutes les portes. Il n’y a pas longtemps qu’étant las de faire des commentaires sur Corneille, j’ai renvoyé le lecteur à votre Poétique[2], en lui disant qu’il n’y en a point de meilleure.

Figurez-vous que je vous avais envoyé par M. Bouret une jolie édition de la Pucelle, avec quelques remarques sur la poésie hébraïque[3], que j’ai trouvée toujours d’une extravagance très-insipide.

Adieu, mon cher confrère ; je vous embrasse avec la plus tendre amitié.

  1. Jean-Pierre de Bougainville, traducteur de l’Anti-Lucrèce, né en 1722, était mort le 22 juin 1763.
  2. Voyez tome XXXII, page 299.
  3. Il s’agit sans doute de l’article sur l’ouvrage de Lowth ; voyez tome XXV, page 201.