Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5334
Voilà le froid Bougainville mort[1], mon cher ami. Il faut que vous réchauffiez l’Académie. Je vais écrire à tous mes amis. Ce n’est pas que vous en ayez besoin : c’est uniquement pour me faire honneur. J’ose croire que vous n’aurez point de concurrent ; votre excellent ouvrage vous ouvre toutes les portes. Il n’y a pas longtemps qu’étant las de faire des commentaires sur Corneille, j’ai renvoyé le lecteur à votre Poétique[2], en lui disant qu’il n’y en a point de meilleure.
Figurez-vous que je vous avais envoyé par M. Bouret une jolie édition de la Pucelle, avec quelques remarques sur la poésie hébraïque[3], que j’ai trouvée toujours d’une extravagance très-insipide.
Adieu, mon cher confrère ; je vous embrasse avec la plus tendre amitié.