Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5361

La bibliothèque libre.

5361. — À M. DE VÉGOBRE[1],
avocat, à genève.
À Ferney, 6 août 1763.

Je présente mes très-humbles obéissances à M. de Végobre. Je le supplie de me dire s’il est vrai qu’on soit assez absurde au parlement de Toulouse pour reconnaître des quarts de preuve, des huitièmes de preuve, de façon que quatre ouï-dire d’un côté, et huit bruits populaires de l’autre, fassent deux preuves complètes et tiennent lieu de deux témoins oculaires ?

On m’assure qu’on est assez barbare en Septimanie pour admettre cette jurisprudence, et que c’est l’excuse du parlement de Toulouse.

Si M. de Végobre n’est pas instruit de cette horreur, je le supplie de s’en informer à Toulouse et de vouloir bien me faire part de ce qu’on lui aura répondu. V.

  1. Dernier Volume des œuvres de Voltaire ; 1862.