Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5385

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 552-553).
5385. — À M. DAMILAVILLE.
23 auguste.

Mon cher frère, ne bénissez-vous pas Dieu de voir le peuple de Calvin prendre si hautement le parti de Jean-Jacques ? Ne considérons point sa personne, considérons sa cause. Jamais les droits de l’humanité n’ont été plus soutenus ; il n’y a point d’exemple de pareille aventure dans l’histoire de l’Église. Fratres, orate, et vigilate[1].

J’apprends qu’un forban de libraire de Paris vient d’imprimer le Droit du Seigneur tout défiguré, d’après quelque copie informe faite à la Comédie ; cela, joint à l’aventure de David, m’oblige de faire mettre dans les papiers publics un petit Avertissement : a qui puis-je mieux m’adresser qu’à mon cher frère ?

Je suis bien sûr que vous avez eu la bonté de faire rendre tous mes paquets à M. Mariette. Quand recommencera-t-il l’affaire des Calas ?

Voyez-vous quelquefois Élie de Beaumont, qui est à mon gré si supérieur à Christophe[2] ?

Salut à l’Encyclopédie ! Écr. l’inf…

  1. On lit dans Matthieu, xxvi, 41, et dans Marc, xiii, 33, Vigilate et orate.
  2. Christophe de Beaumont, archevêque de Paris.