Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5386

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 553-554).

5386. — À M. THIERIOT.
23 auguste.

Frère, vraiment on a raison de remarquer que ce sont les Rémois qui font la dépense de la statue, et que, par conséquent, ce n’est pas à eux à se louer. Il faudra, s’il vous plaît, rayer ces deux vers-là ; mais donnez toujours ma lettre à M. Pigalle[1] afin qu’il ne croie pas que je suis un paresseux qui ai négligé de lui répondre.

Je ne sais quel fripon de Paris vient de faire imprimer le Droit du Seigneur sur une mauvaise copie transcrite à la Comédie. Le brigandage est partout. On a imprimé aussi je ne sais quelle tragédie de David, traduite de l’anglais, avec mon nom à la tête. Les gens sont bien méchants.

J’envoie à notre cher frère un beau désaveu[2] pour mettre dans les papiers publics. Je vois qu’on persécutera toujours les saints ; mais aussi vous savez qu’ils auront la vie éternelle. Quid novi ? Portez-vous bien.

  1. 5364.
  2. Celui qui est ci-dessus, page 542.