Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5400
Mon cher frère, il ne s’agit pas aujourd’hui d’affaires temporelles. Je vous confie que Mme la duchesse d’Enville a emporté une demi-douzaine d’exemplaires des Œuvres pies[1]. Une autre personne en emporte une demi-douzaine ; le nombre des fidèles s’augmente prodigieusement ; il nous faut surtout de saintes femmes. Vous devez avoir quelques exemplaires dont vous n’aurez pas encore disposé ; je vous demande en grâce d’envoyer ceux-ci par la petite poste, mais surtout sans les contre-signer. Envoyez-en des vôtres à Mlle Clairon ; il est juste qu’elle possède les anathèmes lancés contre ceux qui l’anathématisent. Mon cher frère, je compte sur votre zèle : je m’imagine que frère Platon a été bien content du Caloyer ; ce Caloyer fait beaucoup d’effet, et j’en bénis Dieu. Écr. l’inf…
P. S. Mandez-moi, je vous prie, si vous avez reçu ce paquet, et si vous en avez fait l’usage que je vous supplie d’en faire. Dieu vous ait en aide, mon très-cher frère !
- ↑ Le Catéchisme de l’honnête Homme ; voyez tome XXIV, page 523.