Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5401
Dicunt, mon cher frère, qu’on a imprimé à Paris un catéchisme qu’on appelle, je crois, le Caloyer. Je ne suis guère curieux de voir ces drogues-là ; je suis assez occupé de mon procès. Vous devez avoir reçu, par M. d’Argental, un gros paquet que j’ai pris la liberté de vous envoyer ; vous voyez à quel point j’abuse de votre bonté.
Il vient dans ce moment chez moi un homme qui dit avoir vu ce Caloyer ; il dit que cela doit faire un très-grand effet. Tant mieux si l’ouvrage inspire la vertu, et la haine de la superstition.
La même personne m’assure qu’il paraît quelquefois des écrits dans ce goût, qu’on a la mauvaise foi de m’attribuer ; j’espère qu’au moins mes amis me rendront justice. Orate, fratres, et vigilate.
Je vous embrasse bien tendrement. Écr. l’inf…