Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5470

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Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 38-39).

5470. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
4 décembre.

J’avais déjà écrit à Marmontel[1] avant que Mme Denis eût reçu la lettre du 25 novembre, et voici ce qui m’est arrivé.

Marmontel m’ayant mandé que M. Thomas s’était désisté en sa faveur, je ne doutai pas qu’il n’eût l’obligation de ce désistement aux bontés de M. le duc de Praslin et aux vôtres[2]. Il m’avait juré les larmes aux yeux, dans son voyage aux Délices, qu’il n’avait aucune part aux traits insolents répandus dans cette misérable parodie[3]. Je vous écrivis pour lors. S’il avait depuis manqué le moins du monde ou à vous, ou à M. le duc de Praslin, il serait trop coupable et trop indigne de la place qu’il a obtenue. Je ne lui ai écrit qu’une lettre de félicitation fort simple, dans laquelle je lui paraissais persuadé de sa reconnaissance pour ses bienfaiteurs.

Vous devez avoir reçu, mes divins anges, des corrections que je crois nécessaires aux roués : je ne sais si elles leur paraissent aussi importantes qu’à moi.

Respect et tendresse.

  1. Voyez la lettre 5466.
  2. Le duc de Praslin, loin d’avoir engagé Thomas à se retirer, fut blessé de sa générosité, et lui retira les fonctions de son secrétaire intime.
  3. Voyez la note, tome XXXVII, page 33.