Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5469
Je vais saisir, mon cher philosophe, une occasion d’écrire à monseigneur l’électeur palatin[1] comme vous le désirez. Je souhaite autant que vous le succès de cette petite négociation. N’a-t-on pas imprimé à Berne les huit dissertations de M. Schmitt[2], qui lui ont valu huit couronnes ? Je vous supplie de présenter mes respects et mes remerciements à votre Société d’agriculture, qui a daigné m’admettre dans son corps. Mon potager mérite cette place, si je ne la mérite pas. Je mange au milieu de l’hiver les meilleurs artichauts et tous les meilleurs légumes. Je défriche et je plante ; mais je vous assure que ces expériences de physique sont très-chères. Le vrai secret pour améliorer sa terre, c’est d’y dépenser beaucoup.
Présentez toujours, je vous prie, mes tendres respects à M. et Mme de Freudenreich, et me conservez votre amitié. V.