Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5507

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Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 72-73).
5507. — À M.  DE LA MOTTE-GEFRARD.
À Ferney, le 5 janvier.

Je vous demande bien pardon, monsieur, de répondre si tard. Mais les gens de l’autre monde, dont j’ai l’honneur d’être, ne sont pas des correspondants bien exacts. Je ne suis plus qu’une ombre : non-seulement j’ai perdu le peu qui me restait de santé, mais je suis presque entièrement privé de la vue ; je me flatte que dans un mois l’édition de Corneille, dont vous me faites l’honneur de me parler, sera publiée par M. Cramer à Genève, et bientôt après par leurs correspondants à Paris et dans les provinces. Si vous avez souscrit, c’est à eux qu’il faudra s’adresser. Je ne me suis mêlé que d’éplucher des vers, ce qui est une besogne délicate et peu agréable : je suis infiniment sensible aux bontés que vous me témoignez.

J’ai l’honneur, etc.