Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5718

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Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 280-281).

5718. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
21 juillet.

Il est bien juste qu’après avoir ennuyé mes anges je les amuse. Voici de la pâture pour la Gazette littéraire. Ce morceau me paraît curieux[1]. Il faut que je dise à mes anges qu’on trouve la Gazette littéraire un peu sèche, et qu’il eût été à souhaiter que les articles de pure annonce et les suppléments eussent été fondus ensemble une fois par semaine. Par ce moyen, chaque gazette eût été intéressante et piquante. Je crains toujours que la petite note[2] mise par les auteurs au bas des Remarques sur Pétrarque ne m’ait brouillé avec l’abbé de Sade.

Je suis encore persuadé qu’avec une vingtaine de vers les roués auraient un grand succès ; mais on dit qu’il est impossible que Molé réussisse dans Pompée.

Mes chers anges, je vous prie d’obtenir qu’on ne retranche rien du petit morceau que j’ai l’honneur de vous envoyer.

Respect et tendresse.

Sûrement, par le temps qu’il fait, madame l’ange n’a plus de rhumatisme.

  1. Je crois qu’il s’agit des Anecdotes sur le Cid ; voyez tome XXV, page 196.
  2. Voyez ci-dessus, page 259.