Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5872

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Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 428).

5872. — À M.  DE LA FARGUE[1].
À Ferney, 9 janvier.

Je n’ai jamais tant souhaité de lire, monsieur, que depuis que vous avez bien voulu m’envoyer vos ouvrages. Je perds la vue ; mais on me fait espérer que je ne serai pas aveugle, et alors je vous verrai de très-bon œil. Ce que je connais déjà de vous me prévient favorablement pour le reste ; et vos vers auraient des charmes pour moi, quand vous ne m’auriez pas loué si délicatement. Vous êtes dans une maison[2] où l’esprit, la science, et la vertu, sont héréditaires ; et vous n’avez pas peu contribué à les y perpétuer. L’état où je suis ne me permet pas de longues lettres, mais ne m’empêche pas de sentir tout votre mérite.

Recevez mes remerciements, et les sentiments d’estime et d’attachement avec lesquels j’ai l’honneur d’être, etc.

  1. Voyez tome XLI, page 359 ; La Fargue avait envoyé à Voltaire une seconde épître en vers.
  2. La maison d’Ormesson.