Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5968
Apparence
5968. — À M. DE BELLOY.
Au château de Ferney, 31 mars.
À peine je l’ai lue, mon cher confrère, que je vous en remercie du fond de mon cœur. Je suis tout plein du retour d’Eustache de Saint-Pierre, et des beaux vers que je viens de lire :
Vous me forcez, seigneur, d’être plus grand que vous[1].
Et celui-ci, que je citerai souvent :
Plus je vis l’étranger, plus j’aimai ma patrie[2].
Que vous dirai-je, mon cher confrère ? Votre pièce fait aimer la
France et votre personne. Voilà un genre nouveau dont vous
serez le père ; on en avait besoin, et je suis vivement persuadé
que vous rendez service à la nation.
Recevez, encore une fois, mes tendres remerciements.