Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6063

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Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 23-24).

6063. — À M. DAMILAVILLE[1].
À Genève, 12 juillet.

Je ne vous écris qu’un mot, mon cher philosophe, parce que je me flatte que vous pourrez être parti pour Genève quand ma lettre sera arrivée à Paris. Mais, si vous y êtes encore, je vous prie de vouloir bien faire cacheter la lettre ci-jointe ; c’est une réponse que je fais à M. Thieriot : il change si souvent de logis que je ne sais plus sa demeure. Je soupronne pourtant qu’il est gîté encore auprès de l’Arsenal. Je prends, à tout hasard, la précaution de mettre sur l’enveloppe que votre commis ou votre secrétaire peut l’ouvrir, en cas que vous soyez parti, et je le prie de faire parvenir, par la petite poste, à M. Thieriot la lettre qui est pour lui.

Je vous attends, mon cher ami, avec une belle impatience : nous verrons si le voyage adoucira vos amygdales. Il y a bien des choses dans ce monde qui n’adoucissent pas l’humeur. J’aurai du moins la consolation avec vous d’en parler ; vous savez que c’est presque la seule qui me reste.

Je vous embrasse et je vous attends.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.