Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6120

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Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 72).
6120. — À M. RIQUET DE BONREPOS[1].
24 septembre.

Ayant écrit au juge des Sirven, nommé par vous, une lettre dans laquelle il a fallu que votre nom se trouvât, j’ai cru qu’il était de mon devoir de vous en envoyer copie, ainsi que du billet que j’écris à Sirven ; et, si le juge subalterne n’ose pas faire rendre ce billet à un accusé qui est en prison, c’est à vous, monsieur, que je dois avoir recours, et je vous conjure de vouloir bien ordonner que ce billet lui soit rendu pour consoler et encourager un innocent très-malheureux, que l’horreur de la prison et la longueur des formes peuvent jeter dans le désespoir.

Je n’ai aucune recommandation auprès de vous ; mais votre équité me suffit.

Je ne prendrai point la liberté de vous parler du fond de l’affaire : vous la connaissez mieux que moi, et je ne pourrais que répéter ce que j’ai dit dans ma lettre à M. Astruc. Permettez-moi seulement de vous assurer que si mon âge et ma santé me permettaient d’aller à Toulouse, je viendrais implorer vos bontés pour Sirven ; et je présume que je les obtiendrais d’un cœur aussi juste et aussi généreux que le vôtre.

J’ai l’honneur d’être avec bien du respect, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — Riquet de Bonrepos était procureur général du parlement de Toulouse.