Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6172

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Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 128).

6172. — À M.  DAMILAVILLE.
30 novembre.

J’ai lu Thrasybule[1] mon cher ami : il y a de très-bonnes choses et des raisonnements très-forts. Ce n’est pas là le style de Fréret ; mais n’importe d’où vienne la lumière, pourvu qu’elle éclaire. Il eût été plus commode pour le lecteur que cet ouvrage eût été partagé en plusieurs lettres. On divise les pièces de théâtre en cinq actes, pour donner du relâche à l’esprit.

Jean-Jacques se conduit toujours comme un écervelé ; cet homme-là n’a pas en lui de quoi être heureux.

J’ignore toujours si le petit paquet que le sieur Boursier m’a dit vous avoir envoyé[2] de Genève par M.  de Courteilles vous est parvenu.

Comment va votre mal de gorge ? Ma santé est actuellement fort mauvaise : je suis accoutumé à ces dérangements ; ils n’affaiblissent pas assurément les tendres sentiments que j’ai pour mon cher ami. Je recommande toujours les pauvres Sirven à votre humanité bienfaisante.

  1. Voyez la note sur la lettre 6138.
  2. La Collection de lettres sur les miracles ; voyez lettre 6164.