Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6261

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Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 213).

6261. — À M. THIERIOT[1].
4 février.

Mon ancien ami, vous avez attendu trop tard ; vous en serez puni ; vous attendrez. Il fallait me parler de votre grenier dans le temps de la moisson. Tout le monde a glané, hors vous, parce que vous ne vous êtes pas présenté. Je vous promets de réparer votre négligence.

Je ferai venir les Révolutions de l’Empire romain[2], puisque vous m’en dites du bien. Je n’ai pas entendu parler de M. d’Orville ; mais quand vous voudrez m’envoyer son livre[3] par frère Damilaville, vous me ferez plaisir.

On m’a envoyé enfin l’Encyclopédie en feuilles ; je la fais vite relier, afin de la lire. Ce sera ma consolation au coin du feu, dans ce rude hiver. J’ai peu de loisirs ; mais quand on ne sort jamais de chez soi, on trouve le secret d’employer la journée. Je m’occupe continuellement de l’affaire de Sirven, qui sera dispendieuse. Je suis extrêmement content du mémoire que M. de Beaumont m’a envoyé ; il est touchant et convaincant. Il est vrai que les Sirven sont comme vous : ils ont trop attendu ; mais ils trouveront encore de la sensibilité dans les cœurs. Le mien est à vous. Je vous embrasse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Par Linguet.
  3. Pensées Philosophiques de M. de Voltaire. Sous-titre : Voltaire portatif.