Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6389
Apparence
6389. — À M. DAMILAVILLE.
7 juillet.
Mon cher frère, mon cœur est flétri ; je suis atterré. Je me doutais qu’on attribuerait la plus sotte et la plus effrénée démence[1] à ceux qui ne prêchent que la sagesse et la pureté des mœurs. Je suis tenté d’aller mourir dans une terre où les hommes soient moins injustes. Je me tais ; j’ai trop à dire.
Je vous prie instamment de m’envoyer la lettre qu’on prétend que j’ai écrite à Jean-Jacques[2], et qu’assurément je n’ai point écrite. Le temps se consume à confondre la calomnie. On vous demande bien pardon de vous charger de faire rendre tant de lettres.
- ↑ Parmi les livres trouvés chez le chevalier de La Barre se trouvait le Dictionnaire philosophique, qu’on mit sur le bûcher qui consuma ses restes ; voyez l’avertissement du Beuchot en tête du tome XVII.
- ↑ La Lettre au docteur Pansophe, voyez tome XXVI, page 19.