Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6623

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Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 547).

6623. — À M. RIBOTTE[1].
20 décembre 1760.

Vous avez donc eu, monsieur, le déluge de Deucalion dans un des faubourgs de Montauban, pendant qu’on se plaignait de la sécheresse de nos cantons. Vous voyez bien que tout ne peut pas être inondé à la fois. Je me flatte que l’eau ne s’est pas élevée chez vous quinze coudées au-dessus des montagnes des Cévennes. Vous m’avez envoyé une description fort touchante de cet accident ; on dit qu’elle sera dans les papiers publics. C’est dommage que le jeune jésuite au derrière duquel marchait le grand Pompignan à la procession ne se soit pas trouvé dans vos cantons : ce ne serait pas par l’eau que les endroits bas auraient risqué de périr.

Genève est dans une grande crise ; on pourrait bien y envoyer des troupes, mais il faut espérer que les Genevois seront sages.

  1. Bulletin de la Société de l’histoire du Protestantisme français ; Paris, 1856, page 246.